LE CONCIERGE

Le Concierge


  • Auteur & metteur en scène Roberto Oliviero
  • Avec
    • Philippe Yacoub 
    • Mylène Larchevêque 
    • Ronan Bouvet
    • Valentine Allard 
    • Melvin Paillard
    • Alyne Fernandes D. 
    • Olivier Vallas 

Résume de la piece

C’est le matin et dans l’immeuble parisien de la rue de Peupliers 166, le concierge, Antoine, organise les courriers à délivrer à tous les locataires lorsqu’un inconnu arrive de manière inattendue dans le hall d’entrée. L’arrivée sur les lieux d’une personne seule peut-elle bouleverser le quotidien de toute une copropriété ?

Ou peut-être que la vraie question est : que faut-il pour casser un équilibre apparent? Dans cette comédie pleine de rebondissements, de moments hilarants et de comportements plutôt “bizarres”, on assiste à la confrontation entre différentes générations, aux émotions en devenir et aux querelles entre des personnalités qui coexistent depuis plusieurs années sous un même toit, le tout à quelques mètres les unes des autres.

Cela semble familier, n’est-ce pas ?

Propriétaires, locataires, proches de quelqu’un qui vivait auparavant dans le bâtiment et surtout Antoine, le seul qui doit faire face à eux 24h sur 24, aidant tout le monde dans ses affaires quotidiennes et dans ses délires, faisant toujours bonne figure.

Note d’intention

Le concierge.

Aujourd’hui, à l’époque moderne, la figure du concierge est en train de disparaître lentement. Les immeubles sont autogérés, ils n’ont pas besoin d’une loge et d’une personne pour s’occuper des affaires et du courrier. Les concierges encore en activité sont peu nombreux, sous-estimés ; presque oubliés. Les bâtiments reposent sur des briques, pas sur des hommes. Le fait est qu’il y a longtemps, le concierge était la figure sympathique, celle qui savait et qui faisait. Aujourd’hui, tout le monde sait et en fait trop ou ne fait simplement plus.

J’étais à Naples en 2013. Dans certains quartiers de cette ville, le temps semble s’être figé 40 ans en arrière. De vieux bâtiments à l’intérieur et à l’extérieur où la loge est là et habitée. Occupée par une personne de confiance.  L’Antonio, Mario ou Giuseppe de confiance.

En 2013, j’ai vécu dans un immeuble, qui heureusement pour moi, avait un concierge. Gennaro. Un homme d’une soixantaine d’années, à l’apparence potelée, à l’attitude maladroite et au fort accent dialectal du sud de l’Italie, de Naples pour être précis. En très peu de temps, il est devenu mon ami et mon confident.

Comme je l’ai dit, dans certaines parties de Naples, on a l’impression de remonter le temps. Il n’y a pas de précipitations et l’impolitesse est bannie. Le concierge doit être respecté. Tous les jours je partais pour aller à l’université et tous les jours je m’arrêtais pour discuter avec Gennaro. On parlait de tout, de la politique à l’économie, jusqu’aux péripéties amoureuses du fils de la dame du troisième étage de l’escalier C, porte 2. Nous finissions toujours par prendre un café, et pourquoi pas, même un morceau de gâteau préparé avec tant d’amour par sa femme.

Puis un concierge a beaucoup de relations : médecins, ouvriers, libraires, bouchers. Il a tout ce dont vous avez besoin. Je me souviens encore de l’histoire du lapin de mon colocataire. J’ai demandé à Gennaro s’il connaissait un fermier ou un éleveur pour se débarrasser d’un lapin qui ne faisait rien d’autre que manger les meubles et les fils électriques.

Il a dit qu’il verrait s’il pouvait trouver une maison pour ça.

Peu après, je lui ai demandé comment ça s’était passé. Il avait en effet trouvé une solution pour le lapin. Son frigo. Évidemment, il connaissait plus de bouchers que de fermiers. Bien sûr, j’ai caché le secret à mon colocataire, car il tenait vraiment à ce lapin.

La comédie naît de ces moments simples et souvent bizarres. Le concierge est la figure sur laquelle tient un bâtiment. Il sait tout et même s’il ne sait pas, il fait semblant de savoir. Il trouvera toujours un moyen de faire tourner les choses en sa faveur et, pourquoi pas, en faveur des copropriétaires qui lui offrent un café ou qui répondent simplement à un salut ou à une discussion, en mettant de côté leur hâte.